
Casse-Noisette est un grand classique, un ballet intemporel, délicieux, enchanteur, plein de magie, d’insouciance, de fraîcheur, et de féerie, très souvent programmé durant les fêtes de fin d’année. Il nous plonge dans le monde de l’enfance et de l’adulte, dans celui du rêve et de la réalité, du conscient et de l’inconscient, et dans une scintillante atmosphère de conte de fée.
Le ballet sera créé en 1892 au Théâtre du Mariinsky de Saint-Pétersbourg. La première Clara fut Stanislava Belinskaya, le prince : Pavel Guerdt. Le succès ne sera malheureusement pas au rendez vous à l’époque. Aujourd’hui c’est l’un des ballets les plus appréciés du public.
C’est l’histoire de la petite Clara (il y a des versions où elle s’appelle Maria) enfant sage et rêveuse, à qui l’on fait cadeau, un soir de Noël, d’un casse-noisette en forme de petit soldat. Dans ses rêves il livrera bataille aux souris de la maison. Pour sauver son ami, elle n’hésitera pas à s’en mêler. Ce dernier sera touché par son geste et, reconnaissant, il se transformera en prince charmant qui l’entrainera dans un fabuleux voyage au royaume des sucreries. Tous les jouets du sapin vont alors s’animer.
Après l’immense succès obtenu avec le Lac des cygnes et la Belle au bois dormant, le prince Ivan Vsevolojski, directeur des théâtres impériaux, fera appel à Marius Petipa et Piotr Tchaïkovsky pour un nouveau ballet. A cette époque, le compositeur était à l’apogée de sa carrière, reconnu et apprécié. Il travaillait sur son opéra Iolanta. Petipa, quant à lui, était âgé et fatigué.
Les deux hommes vont accepter. Petita va même collaborer à la rédaction du livret basé à la fois sur l’histoire de Ernst Théodore Hoffmann en 1816 Casse Noisette et le roi des souris (que Tchaïkovsky appréciait tout particulièrement), et la version édulcorée d’Alexandre Dumas, publiée en 1844, à savoir Histoire d’un casse-noisette. C’est cette dernière que retiendra Petipa. Malheureusement, en cours de chorégraphie, il tombe malade et confiera le soin de continuer à son assistant et second maître de ballet : Lev Ivanov.
Petipa s’était arrêté au Royaume de la neige. Tout en suivant le fil conducteur qu’il avait laissé, Ivanov va s’employer à mettre sa petite touche personnelle dans ce qu’il va chorégraphier. C’est ainsi que nous lui devons ces deux petites merveilles que sont la Valse des fleurs, unique, élégante, harmonieuse, et la Valse des flocons, absolument magnifique, poétique, aérienne, et dans laquelle les danseuses se transforment en petits flocons légers et tourbillonnants. Toutes deux sont vraiment empreintes de grâce, lyrisme et beauté.
La superbe musique de Tchaïkovsky a une forte prédominance russe dans le côté émotionnel, et certains passages de la partition ont comme un petit parfum mozartien : la Valse du grand-père ou le Galop des enfants. Dans l’orchestral il fera entrer un instrument qui, à l’époque, n’avait pas encore été utilisé : la Celesta (famille des percussions) pour la Danse de la Fée Dragée, laquelle s’appelait autrefois la Danse de la Prune sucrée. Toutes les mélodies sont tout à fait charmantes et séduisantes.
Avant même que l’on ait pu l’entendre dans le ballet, Tchaïkovsky avait dirigé certains passages où se mêlaient vivacité, légèreté, éclat, charme, humour, poésie et féerie et ils plairont beaucoup. Ils seront regroupés dans une Suite comprenant huit numéros : l’Ouverture, la Marche, La Danse de la fée Dragée, la Danse russe Trepak, la Danse arabe, la Danse chinoise, la Danse des mirlitons et la Valse des fleurs.
Ivanov mettra également au point le sublime Pas de Deux , la Danse espagnole épicée par les castagnettes et trompettes, la Danse chinoise, la langoureuse Danse arabe, la Danse de la grand-mère cigogne, sans oublier la Danse des polichinelles et la Danse des Mirlitons.





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