« Un écrivain travaille avec un instrument qui est sa langue. Et alors là, toutes espèces de difficultés et d’épreuves l’attendent aussi. S’il veut être un écrivain complètement pluraliste, un écrivain fidèle à la langue telle qu’il l’a reçue de ses professeurs et de ses maîtres, il a une grande chance de manquer de liberté. Il y a des choses auxquelles un écrivain doit être absolument sensible : il faut que son langage soit absolument fidèle à la réalité. S’il fait parler un empereur qui appartient à la tradition classique, il faut que son style ait quelque chose de la tradition classique. S’il fait parler un ouvrier, il faut se garder de tous les mots de plus de quatre syllabes. Il faut être clair. L’écrivain qui ajoute des obscurités à la vie qui, Dieu merci, est déjà assez obscure, en créant une obscurité de mots pour faire beau, pour faire intéressant, pour faire amusant, pour que cela est l’air d’être quelque chose de nouveau, c’est tout à fait en dehors de sa vocation d’écrivain. Quand on écrit, c’est pour être compris. » Marguerite YOURCENAR (Femme de Lettres, romancière, poétesse, traductrice, essayiste et critique littéraire française, naturalisée américaine 1947))







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