Pièce hors exposition – Buste de Scipion BORGHÉSE (1577/1633) par LE BERNIN

C’est réellement une superbe expo que nous propose le Musée Jacquemart-André pour sa réouverture, en cet automne 2024, après un an de travaux. En effet, la Galerie Borghèse va entreprendre une restauration qui va durer plusieurs mois et elle a accepté, durant sa fermeture, de prêter une quarantaine d’œuvres pour la réalisation de cette exposition parisienne. Une merveilleuse occasion de pouvoir admirer des œuvres qui voyagent rarement, signées par des maîtres de l’art italien comme Raphaël, Antonello da Messina, Caravage, Titien, Bernin, Parmesan, Botticelli, Reni, Campi, Bassano, Lotto, Baglione, Dossi, Ghirlandaio, Cavalier d’Arpin et autres comme les peintres venus du nord de l’Europe et qui ont séjourné en Italie comme Rubens par exemple !

 » Vierge à l’enfant avec les saints Ignace d’Antoche et Onuphre  » 1508 – Lorenzo LOTT O
« Neptune et un dauphin  » après 1622 – D’après Gian Lorenzo BERNINI dit LE BERNIN
 » Garçon à la corbeille de fruits  » 1596 env. LE CARAVAGE (Le tableau illustre l’affiche de l’expo)
 » La dame à la licorne  » 1506 env. RAPHAËL
 » Ecce homo  » 1606 Giovanni BAGLIONE
 » Chasseur maure  » 1651/53 Giovanni CAMPI
 » Vénus bandant les yeux de l’Amour  » 1565 env. TITIEN
 » Suzanne et les vieillards  » 1607 env. Pierre Paul RUBENS

Ces dernières sont accrochées de façon thématique, en huit sections , près de celles appartenant au Musée Jacquemart-André. L’exposition s’intitule :  » Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse  » Jusqu’au 5 janvier 2025.

Les deux institutions entretiennent d’excellentes relations qui les ont amenées à collaborer à des expositions réciproques et donc à prêter des œuvres leur appartenant.

Celle-ci se concentre à la fois sur la personnalité du puissant Scipion Borghèse, à l’origine de la fascinante collection exposée dans la Galerie qui porte son nom de famille ; sur son activité en tant que collectionneur et mécène ; sur la constitution de cette collection issues de célèbres écoles italiennes notamment Ferrare et Bologne.

La Galerie Borghèse se trouve à Rome, dans le parc de la célèbre Villa Borghèse. C’est un lieu d’une grande richesse muséale avec des tableaux et sculptures qui datent des XVIe et XVIIe siècles.

Cette Galerie était est une commande de Scipion Borghèse à l’architecte Flaminio Ponzio. Les travaux débutent en 1612. Ce dernier meurt un an plus tard. L’achèvement est alors confié à Jan Van Santen dit Giovanni Vasanzio. Le tout est entouré de beaux jardins. En raison du coût important de son entretien, au fil des siècles qui suivirent, et du déclin de la fortune de la famille Borghèse, la collection et la villa seront vendues à l’État italien en 1902. Le lieu deviendra un musée qui portera le nom qu’on lui connait aujourd’hui. Des rénovations et restaurations du bâtiment ont été entreprises au fil du temps.

Ce bijou d’architecture était un palais où vivait Scipion Borghèse, sur la colline du Pincio. Avant d’être sa résidence, c’était surtout un écrin pensé pour y abriter toute sa prestigieuse collection d’art, acquise entre 1576 et 1633, réunissant des œuvres des grands artistes de l’Antiquité et de la Renaissance italienne.

Scipion Caffarelli-Borghèse, fils d’Hortensia et Francesco Caffarelli, né à Artena (Italie) en 1577, vient d’une très riche et influente famille de Rome. Il fut mécène et collectionneur compulsif, neveu, coté maternel , du pape Paul V (Camillo Borghèse) , et nommé , de par ce lien de parenté : cardinal neveu (autrefois on disait prince de fortune). Le pape, en effet, pratiquait ce que l’on appelle le népotisme à savoir nommer les membres de sa famille à des postes importants.

La charge attribuée à Scipion lui permettait donc d’avoir une vie assez confortable et aisée (l’argent lui venait des taxes et honoraires papaux) pour pouvoir s’investir, tout au long de sa vie, dans l’acquisition des plus belles pièces picturales et sculpturales de son époque. Non seulement chacun de ses achats fut un réel plaisir pour lui, mais ces pièces représentaient aussi sa position sociale, sa réussite, aux yeux de celles et ceux qui lui rendaient visite.

Le monde de l’art fut sa grande passion. C’est lui qui, on peut le dire, a découvert le Bernin lorsqu’il était encore adolescent, deviendra son protecteur, et fera tout pour favoriser sa carrière et son ascension. Il fut aussi le mécène du Caravage, il a fortement soutenu Michel-Ange et le Dominiquin, Guido Reni (un de ses favoris pour tout ce qui concernait les œuvres monumentales. Il lui confiera les décors de ses nombreux appartements notamment au Vatican) – Tous les artistes connaissaient l’influence qu’il pouvait avoir pour leur carrière !

C’est un homme ambitieux, qui avait un goût très sur et raffiné pour choisir les chefs-d’œuvre qui entraient dans sa collection. Il usait de toutes les ficelles, voire même employait toutes sortes de méthodes pas vraiment honnêtes comme commanditer le vol d’un tableau de Raphaël dans une église, ou utiliser la force pour contraindre une vente, afin d’ obtenir ce qu’il convoitait auprès des artistes ou des familles tout aussi influentes que la sienne.

On ne peut pas dire qu’il fut très intéressé par les affaires publiques malgré les nombreuses charges confiées par son oncle à savoir :  » préfet de la Sacra Consulta, archevêque de Bologne, abbé commanditaire de San Gregorio al Celio et de Subiaco, préfet des brefs apostoliques et du tribunal suprême de la Signature apostolique, surintendant des États de l’Église … la liste est longue ! charges pour lesquelles beaucoup de personnes, d’ailleurs, le trouvaient médiocre . Il préférait largement s’adonnait à des divertissements divers et variés et à ses achats qui occupaient une grande partie de son temps, avec le mécénat.

A sa mort en octobre 1633, il sera inhumé dans la chapelle familiale en la basilique Santa Maria Maggiore.

Ses collections seront remises à son cousin Marcantonio IV qui avait, comme lui, une passion pour l’art. Puis, au XIXe siècle, la sœur de Bonaparte, Pauline, devint l’épouse de Camille Borghèse. C’est lui qui remettra à la France des pièces antique, en marbre, issues de la collection familiale. Elles seront exposées au Louvre.

 » La cène  » – 1547/48 Jacopo BASSANO
 » Léda  » 1565/70 Michele DI RIDOLFO DEI GHIRLANDAÏO
 » Vierge à l’enfant avec Saint Jean-Baptiste et six anges  » 1486/90 Sandro BOTTICELLI
 » Sybille  » 1617 LE DOMINIQUIN
« La prédication de Saint Jean-Baptiste  » 1566/70 env. VÉRONÈSE
 » Adoration des bergers  » 1553/54 Jacopo BASSANO
 » Samson enchainé  » 1594 env. Annibal CARRACHI

6 réponses à « Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghese … »

  1. Le musée fait très fort pour sa réouverture ! ❤️ Merci pour ce retour si riche, comme d’habitude 😉

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    1. Cet automne 2024 nous offre la possibilité d’aller à la rencontre de très belles expositions dont celle-ci. Merci Tatoune pour votre intérêt et votre message ♥🎨

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  2. Un très bon souvenir de Rome. Je serai heureuse de retrouver ces chef d’oeuvres

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    1. Le Musée Jacquemart-André a fait un excellent choix pour sa rentrée et donner ainsi, à beaucoup de personnes, un goût des chefs-d’œuvre exposés à Rome. Merci d’avoir aimé Miriam ♥🎨

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  3. Les expositions dans ce musée (que j’affectionne particulièrement) sont toujours réussies. Et la collection Borghese est magnifique.

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    1. Avatar de Lisa Pascaretti
      Lisa Pascaretti

      Je suis tout à fait d’accord avec vous Vanadze ! C’est un musée magnifique et les choix d’expos sont excellents. Merci pour votre commentaire ♥🎨

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