» Sans doute elles vivaient, ces grappes mutilées
qu’une aveugle machine a sans pitié foulées !
Ne souffraient-elles pas lorsque le dur pressoir
a déchiré leur chair du matin jusqu’au soir,
et lorsque de leur sein, meurtri de flétrissures,
leur pauvre âme a coulé par ces mille blessures ?
Les ceps luxuriants et le raisin vermeil
des coteaux, ces beaux fruits que baisait le soleil,
sur le sol à présent gisent, cadavre infâme
d’où se sont retirés le sourire et la flamme !
Sainte vigne, qu’importe ! à la clarté des cieux
nous nous enivrerons de ton sang précieux !
Que le cœur du poète et la grappe qu’on souille
ne soient plus qu’une triste et honteuse dépouille,
qu’importe, si pour tous, au bruit d’un chant divin,
ruisselle éblouissant le flot sacré du vin ! » Théodore de BANVILLE ( Poète français – Extrait de son recueil Les Cariatides/1842 )

Vieux pressoir à vin / Photo de Greg MATCHICK

7 réponses à « Le pressoir … »

  1. Bonjour,

    Ce n’est pas le pressoir qui déchire les grappes, mais le fouloir (c’est d’ailleurs une image de fouloir au-dessus du pressoir qui est sur la photo). Ce foulage était accompli avec les pieds nus dans les temps plus anciens, ce qui n’était pas dénué d’une forme d’érotisme qui a inspiré les païens jusqu’à récemment :

    https://www.youtube.com/watch?v=KjNi6UGw3XQ

    Depuis nous avons tout de même compris la nature sacrificielle de la vie. Il faut que le grain de raisin soit déchiré pour porter du fruit.

    Cordialement.

    M.C

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    1. Bonjour Sébastien – Cette méthode de l’Antiquité aurait, semble t-il, ses avantages et d’ailleurs elle continue de faire des adeptes . Notamment sur le fait de ne pas écraser les pépins ce qui est mieux pour le goût du vin (amertume) . Merci pour votre explication et votre lien.
      Bien cordialement,
      Lisa

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      1. Bonjour Mme Pascaretti,

        Puisque nous sommes dans un domaine qui me passionne et que je pratique, je rajouterais également que le vin prend le goût des ferments de la peau de celui qui le manipule. Il faut se départir d’une vision hygiéniste du vin qui est un organisme vivant. Cependant, un fouloir bien réglé peut éviter l’écrasement des pépins. Le pire, ce sont les pressoirs hydrauliques qui pressent même le jus de la rappe, surtout là encore s’ils sont mal réglés. Je supporte mal les vins sulfités, et plus du tout ces vins qui sont mal élaborés. Et il est terrible de penser combien nos vins, depuis la crise du phylloxéra notamment, ont été standardisés. Nous n’avons plus aucune idée concernant le goût des bons vins de l’ancien temps. Le progrès le progrès…

        Cordialement.

        M.C

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      2. Bonjour Sébastien et merci infiniment pour ces compléments d’information très intéressants.
        Cordialement,
        Lisa
        P.S. Comme je vous l’ai dit il y a peu de temps, soyez gentil appelez-moi par mon prénom plutôt que mon nom de famille, comme je me suis permise de le faire moi-même avec vous. Merci par avance !

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      3. Bonjour Mme Lisa,

        Je suis impossible. Je l’avais compris comme une suggestion et comme je ne voulais absolument pas le faire, j’ai passé outre. Et si je vous dis que nous avons le même âge ? C’est quand même beau madame… et le nom de famille, quelle belle invention, le patronyme. Bon, alors à rome, faisons comme les Romains ! Allons pour Lisa même si Mme Pascaretti, je trouve cela encore plus beau.

        Cordialement.

        M.C

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      4. Bonjour Sébastien
        Votre message m’a fait sourire et je vous remercie de la bienveillance de votre explication . Vous semblez très attaché au nom de famille et vous avez raison. En revanche, je ne peux le faire vous concernant car je ne connais que votre prénom ou « Mr C.  » – Je demande le prénom car cela me semble plus convivial, mais si vous trouvez plus beau de faire autrement, faites-le. Quant à Mme, je pense que mes 72 printemps me le permettent largement.
        Bien cordialement,
        Lisa

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  2. Bonjour Madame Lisa Pascaretti (:)),

    Mon nom est M Cornut. Je m’excuse de ne pas vous l’avoir donné. Comme vous êtes intervenue sur mon blog, je pensais que vous aviez vu qu’il était inclus dans l’url. Mauvaise habitude de vieux geek. Et vous pouvez m’appeler comme vous voulez. Notre conversation me fait penser à celle entre M Chirac et M Mitterand pour l’élection présidentielle de 1988 : « Ce soir nous sommes 2 candidats, il n’y a pas de président. Vous me permettrez donc de vous appeler M Mitterrand. _ Oui M le premier ministre » Trop marrant. Bon, je crois qu’après cette conversation, je vais pouvoir y arriver.

    Bonne et sainte journée.

    M.C

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