» Elle est venue tout doucement

Pendant la nuit

Emmitoufler de sa blancheur

Les quelques fermes du hameau

En silence s’est installée

Étirant sous l’encre du ciel

La robe blanche de l’hiver

Avec tendresse elle a bordé

Le lit de l’étang engourdi

Couvert de sa main floconneuse

La surface d’un tain blanchâtre

Elle est tombée tout doucement

Sans faire de bruit

Amortissant de son moelleux

La cascade de ses cristaux

Elle est venue sans rendez-vous

Parer la campagne frileuse

D’une houppelande d’hermine

Avec talent elle a ourlé

Les toits d’une lisière blanche

Vêtu les arbres, les sapins

De longs manteaux immaculés

Elle est venue tout doucement

Pendant la nuit

Apaiser la terre épuisée

Par trois saisons pleines, fécondes

Elle est venue tout doucement

Sans faire de bruit

Poser son emplâtre glacé

Sur ses coups et ses contusions

Avec amour elle est venue

Panser les plaies de la nature

Et lui offrir pour quelques mois

Un relâche bien mérité.  » Catherine GAILLARD-SARRON (Poétesse française / Extrait de son recueil Notre Dame Nature/2015)

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