Plumes pointes palettes et partitions

 » Transmettre a été une grande et vraie volonté de ma part. Après avoir été danseur, il vous avoir en soi un autre désir. Personnellement, j’ai eu celui de la transmission, apprendre aux autres ce que j’avais eu la chance d’apprendre moi-même. Lorsque j’ai quitté l’Opéra de Paris après plus de 55 ans dans la Maison, j’ai beaucoup regretter de partir, mais c’était formidable de partir sans amertume, avec la sensation du travail bien fait. A tort ou à raison, mais ce fut ma sensation. Ma vie a été absolument extraordinaire grâce aux membres du ballet et à l’Opéra de Paris.

Maître de ballet c’est quelqu’un qui s’adresse au corps de ballet. Lorsque l’on travaille avec les Étoiles et les solistes, on rentre plus dans le système du coach, en français Maitre. Des gens qui s’adressent à des individualités fortes. Tout le monde ne peut pas être Étoile, c’est clair. Mais que toutes et tous se sentent au top de leur niveau, ça c’est très, très important.

Ma motivation personnelle fut d’avantage de travailler avec le corps de ballet. J’ai toujours eu grand plaisir à travailler avec le corps de ballet. Je trouve que dans le corps de ballet, c’est plein de choses différentes, d’abord c’est plein de personnalités différentes, vous avez 50 personnes en face de vous et il n’y a pas 50 personnes pareilles. Ils ou elles doivent se ressembler, c’est donc, déjà, un gros travail à faire. Lorsque vous vous retrouvez avec des danseurs(seuses) qui ont 18 ans et d’autres 39 ans, et vous ne pouvez vous adresser à eux de la même façon. Il faut avoir un langage qui les amène au désir de faire les choses par des moyens différents, ça c’est absolument passionnant ! Il faut de la patience je pense et beaucoup de psychologie. « 

Patrice BART a passé 54 années à l’Opéra de Paris depuis son arrivée à l’École de danse jusqu’à son départ en 2011. Il fut danseur Étoile, chorégraphe, Maître de ballet associé à la direction de l’Opéra de Paris de 1987 à 2011 avec une mission : celle de faire en sorte que le niveau du Ballet de Paris soit maintenu au plus haut niveau possible, et que la tradition des maîtres d’autrefois continue d’être maintenue. On ne peut que le remercier d’avoir réussi dans cette tâche avec beaucoup d’amour pour la danse, de passion, d’énergie, d’exigence, de patience aussi)