
» Dans tout petit recoin, au creux du moindre trou,
Là où s’accroche dur un petit peu de terre,
Ils sont des millions, échevelés et fous :
Les beaux coquelicots, enfants de la lumière.
La Provence en est rouge et rutile partout :
Quelques fleurs par ici, ou grands champs écarlates
Posant sur le Midi d’immenses éclairs roux
Dont le nombre insensé et la couleur éclate
Comme coups de tonnerre au milieu des champs verts.
Mais leur fragilité vient friper leur beauté
Bien trop facilement dès qu’ils se sont ouverts :
Symboles végétaux de la précarité !
Cette année, pour marquer leur passage au printemps,
Ils ont tous décidé de passer dans le monde
Des contes et des fées. Pour provoquer ce temps
Qui les rend si chétifs, car le temps est immonde.
Et un beau soir de mai, tous les coquelicots
Se sont mis à chanter, alors que la Provence
Commençait à dormir : hymne étrangement beau,
Généré par l’élan d’une impulsion immense
Qui a tout fait vibrer d’un chant si exaltant
Que le Midi s’est tu, saisi par le mystère
Du concert inouï des jolies fleurs des champs.
De chaque petit trou, du moindre coin de terre
Ont jailli des sons purs qui tintinnabulaient,
Des notes de cristal au sein de la nuit brune.
Puis les coquelicots se sont tous envolés,
Rouge et claire nuée, jusqu’aux champs de la lune. » Vette de FONCLARE (Poétesse française)

« J’aime les coquelicots à cause du nom qu’ils portent : co-que-li-cots. C’est gai et il y a même, la dedans, des rires d’enfants heureux. » Romain GARY (Écrivain français, romancier, diplomate, scénariste, réalisateur)

» Je n’aurais pas dû entrer dans ce champ pour cueillir des coquelicots. Je le savais, pourtant : les coquelicots, il faut les aimer avec les yeux, pas dans les mains. Dans les yeux ils flambent, au bout des doigts il fanent. » Christian BOBIN (Écrivain français)

» Le coquelicot dresse dans les champs sa fleur sauvage et frêle, résistante et singulière, que personne n’a plantée, dont la flamme parcourt les champs comme un message. » Marcel PROUST (Écrivain français)

« J’ai hâte de revoir sur le talus du chemin de fer ces beaux coquelicots rouges qui regardent passer les trains. Ils sont si beaux et si fragiles qu’ils rappellent un peu ce que nous sommes. Apercevoir un champ entier de ces fleurs cardinales est un pur bonheur. » Arthur RIMBAUD (Poète français)






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