
Ces deux magnifiques pièces font partie du troisième album des Années de Pèlerinage, lequel fut écrit en 1877. Le compositeur est devenu l’abbé Liszt (ayant reçu les ordres mineurs en 1865). Il se retire très souvent à la villa d’Este, près de Rome, sur l’invitation de son ami et protecteur le cardinal Gustav Von Hohenlohe-Schillingsfürst.
C’était pour lui un véritable havre de paix. Sa chambre s’ouvrait directement sur des jardins et des fontaines superbes. Tout était propice à son imagination et inspiration musicale.
Sur la partition des Jeux d’eaux, il a noté « Celui qui boira cette eau ne sera jamais altéré car l’eau que je lui ai donné ainsi sera pour lui une source de vie éternelle » (Evangile selon Saint-Jean). Cette page visionnaire, cristalline, incroyablement complexe, entre trilles, trémolos, et autres tierces, c’est à la fois sa contemplation poétiques des chutes d’eau scintillantes, étincelantes, ruisselantes, frémissantes, mais c’est aussi sa foi et l’évocation du baptême.
Pour les Cyprès, il écrivit « je viens d’écrire une centaine de mesures pour le piano. Une élégie sombre et désolée, et vers la fin un rayon de soleil de teint religieux l’éclaire. Si je la publie, elle aura pour titre Aux cyprès de la Villa d’Este « .
Plutôt qu’élégie, Liszt finira par préférer thrénodie qui, pour lui, était un terme plus puissant pour traduire parfaitement le caractère qu’il tenait absolument à donner à cette pièce. Élégie étant finalement, à son avis, » trop empreint de douceur et de mondanité « .
C’est une pièce éloquente, plus grave que la précédente, angoissée, mais vraiment belle.





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