
» Pour célébrer le pique-nique, il convient de soulever un coin de la célèbre nappe à carreaux. Que se cache t-il dessous ? Que se passe t-il derrière ? Sous ses dehors anodins, le pique-nique appartient à la grande famille des civilités de l’agréable. Il raconte à sa manière l’hospitalité des lieux et exprime des valeurs fortes : la générosité, le partage, la convivialité. Il porte aussi en lui toute les caractéristiques du manger nomade. Il réjouit l’esprit tout en nourrissant les estomacs. Simple bonheur ordinaire, il imprègne le quotidien. » Francine BARTHE-DELOIZY (Écrivain français)
» Pour le Littré, vers 1870, l’origine du terme pique-niquer serait anglaise, venant de pick (saisir) et nick ( point ou instant ) – Il aurait été introduit en France au commencement du XVIIIe siècle. A la même époque, le Larousse retient, pour sa part, une signification plus amusante : » tu me piques, je te fais la nique « .
Selon une source plus proche de nous, c’est au XVIIe siècle que serait apparu le terme de pique-nique. Dans le langage populaire on disait alors « faire un repas à pique-nique « . Le mot pique viendrait du verbe piquer, dans le sens de picorer, inspiré des poules qui picorent les graines. Et la nique désignerait une petite chose sans valeur. La juxtaposition de ces deux termes permet donc de signifier le fait de picorer des petites choses apportées par chacun pour un repas convivial en extérieur.
Une chose semble certaine cependant : la pratique du pique-nique est plus ancienne que l’apparition du terme lui-même. Il était déjà courant de pique-niquer au Moyen-Âge. Par exemple lorsque les paysans travaillaient dans les champs, ils prenaient le temps de faire un vrai repas, mais champêtre. Au XIXe siècle, le pique nique devient lui-même une référence culturelle dont témoignent les œuvres des impressionnistes comme le Déjeuner sur l’herbe de Manet.

Il semblerait donc que de longue date, le repas représente un moment sacré, un moment de plaisir et de partage, pendant lequel il faut prendre le temps, que l’on soit dehors ou dedans. C’est d’ailleurs ce qui différencie le pique-nique du casse-croûte, qui consiste lui aussi à manger à l’extérieur, mais sur le pouce. Le terme de casse-croûte est apparu bien plus tard dans notre langage avec l’évolution de nos rythmes citadins effrénés. » Pascal HOSTACHY (Écrivain, président à la Fondation Voltaire)











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