» Nous irons par la vie comme deux oisillons
en quête d’épis blonds et puis nous parlerons
de charmes subtils, de jouissances sublimes
en des mots ingénus et des phrases candides.
Et nous sourirons à la rose notre sœur
derrière la verte et sombre jalousie,
Applaudirons tous deux la céleste harmonie
Du poète et musicien qu’est l’oiseau moqueur.
Nous saluerons cordialement les nuages
qui étreignent les flancs de ces hautes montagnes,
Nous les verrons courir sous l’impulsion du vent
comme un troupeau craintif de petits moutons blancs.
Nous entendrons la forêt se peupler de bruits ;
de chants mystérieux et de voix inou-ïes ;
Nous verrons comment les patientes araignées
Tissent en sept couleurs leurs toiles éthérées.
Nous irons par la vie confondus avec elle,
et rien ne troublera le silencieux calme,
alors l’âme des choses deviendra notre âme
et notre psaume, le psaume de l’étoile.
Et puis un jour, quand l’œil pénétrant et inquiet
saura scruter les profondeurs, et quand l’ouïe
saura bien écouter les voix de l’inouï,
A nos âmes paraîtra le profond secret. » Enrique GONZALEZ MARTINEZ ( Poète mexicain, diplomate, chirurgien-obstréticien / Traduction française par Lorena BENICHOU)







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