Plumes pointes palettes et partitions

 » Vous ne pouvez comprendre une pâquerette dans l’herbe si vous ne comprenez pas le soleil parmi les étoiles.  » Paul CLAUDEL (Dramaturge, poète, essayiste et diplomate français, membre de l’Académie française/ Extrait de son livre Positions et propositions-Tome 2 /

« Les pâquerettes : tâches de douceur sur la joue du gazon. » Sylvain TESSON (Écrivain et voyageur français / Extrait de son livre Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages)

C’est au moment de Pâques que l’on voit souvent fleurir la pâquerette, surnommée la petite marguerite, une fleur des champs qui pousse dans les prés, mais peut servir également de décoration florale aux gazons des parcs et aux massifs de nos jardins.

Elle fait partie de la famille des Astéracées. Son nom scientifique est bellis perennis. Les explications sont diverses et variées à ce sujet : certains disent que cela viendrait de belllus , et d’autres de bellum. Le premier a un rapport à la beauté, l’autre à la guerre parce qu’elle poussait au milieu des champs de bataille.

On lui reconnait des vertus médicinales et culinaires. En effet, non seulement elle a des pouvoir cicatrisants ( atténuant les ecchymoses ) et anti-inflammatoires, mais peut accompagner les soupes ou les salades.

Les poètes lui ont souvent rendu hommage. Les peintres aussi. Dans le langage des fleurs la pâquerette blanche exprime la tendresse, l’affection, la joie d’aimer. C’est la fleur préférée des enfants qui aiment en faire des bouquets pour leur maman.

 »L’herbe éclate en pâquerettes ;
Les parfums, qu’on croit muets,
Content les peines secrètes
Des liserons aux bleuets.

Les petites ailes blanches
Sur les eaux et les sillons
S’abattent en avalanches ;
Il neige des papillons. » Victor HUGO (Extrait de son poème « A Granville/1836é » -Recueil Les Contemplations)

Pâquerette, pâquerette,
Il y a des gouttes d’eau
Sur ta collerette
Et tu plies un peu le dos…
Pâquerette, pâquerette,
Le beau soleil printanier
Viendra-t-il les essuyer ?
Pâquerette, pâquerette,
Qui souris près du sentier,
Je te le souhaite…
Pâquerette, pâquerette,
Il y a sur ton cœur d’or
Un frelon en fête ;
Tant il est ivre qu’il dort !
Pâquerette, pâquerette,
L’aile du vent printanier
Va-t-elle le balayer ?
Pâquerette, pâquerette,
Qui rêves près du sentier,
Je te le souhaite. » Philéas LEBESGUE (Écrivain et poète français)

« Pareille à l’oiselet qui laisse
Tour à tour vers le ciel monter
Ses cris de joie ou de tristesse,
Mon âme se plaît à chanter.

Et l’on me dit : « Brise tes ailes,
Nul n’a souci de ta chanson ;
Il en est d’autres immortelles. »
— Jetez les yeux sur le gazon :

Voyez-vous la blanche fleurette
Tapissant tous nos verts sentiers ?
Ne fleuris pas, ô pâquerette !
Car nous te foulerons aux pieds.

Elle le sait ; — pourtant elle ose,
Humble toujours, toujours fleurir.
De nos fleurs la première éclose,
Elle est la dernière à mourir. « Mathilde SOUBEYRAN (Poétesse française / Extrait de son recueil Les oiseaux et les fleurs/1878)