» Ö lune gracieuse, je me souviens,
Que l’an passé, sur cette même colline,
Je venais, plein d’angoisse, t’admirer :
Et tu pendais alors sur ces bois
Que tu éclairais, comme tu le fais maintenant.
Mais nébuleux et brouillé par les larmes
Qui montaient à mes cils, se montrait
À mes yeux ton visage, car tourmentée
Était ma vie : et elle l’est, ni ne change,
0 lune, mon amie. Et pourtant il m’est cher,
Ce souvenir, et le dénombrement
De ma douleur. Oh qu’il est doux,
Au temps de la jeunesse, lorsque s’étend encore
La voie de l’espérance et qu’est courte la mémoire,
De se ressouvenir des choses passées, encore
Qu’elles soient tristes, et que l’angoisse dure ! » Giacomo LEOPARDI (Écrivain, poète et philosophe italien – Extrait du recueil Poésies et œuvres morales de Leopardi /1880 Éditions Lemerre/Traduction française de l’historien, professeur de faculté et traducteur français : Alphonse AULARD )







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