« Ce tableau ( tout comme la Jeune fille à la fenêtre) représente Anna Maria la sœur de Dali, vue de dos. Cette fois-ci, elle est assise de trois quarts, détendue, contemplant les murs de Cardaquès baignant dans une atmosphère immobile où le temps semble suspendu et où l’on peut lire l’influence des expériences cubistes de Picasso. L’œuvre révèle aussi l’attachement de Dali aux maîtres du passé comme en témoigne une certaine ressemblance avec la Baigneuse Valpinçon de Ingres.
La netteté et la volumétrie presque tangible de cette peinture sont dues également à sa sympathie pour les thèses de la revue de Mario Broglio » Valori Pastici » ainsi qu’à son refus du langage expérimental et révolutionnaire avant-gardiste.
La perspective de la chaise n’est pas tout à fait cohérente avec celle du buste de la jeune fille, ni avec sa position par rapport au paysage, mais l’ensemble s’accorde grâce à l’harmonie chromatique basée sur les tons de blancs, de beige et de marron entre le premier et le deuxième plan. » Angela SANNA ((Historienne de l’Art, professeur italienne à l’Accademia di Belle Arte de Urbino )

P.S. : je me permets de rajouter que : Mario BROGLIO était un peintre, sculpteur et éditeur italien qui a fondé en 1918 (avec son épouse Édita, peintre elle aussi ) une revue artistique qui a connu son heure de gloire : Valori Pastici qui s’intéressait au rapport pouvant exister entre la peinture traditionnelle italienne et celle, plus moderne, qui émergeait en Europe. De grands écrivains, comme par exemple Aragon, Jacob ou Cocteau, y ont participé en proposant des textes qui commentaient et accompagnaient des œuvres célèbres d’artistes comme Picasso, De Chirico, Juan Gris etc… Par la suite, elle s’est opposée à l’avant-gardisme pour faire un retour vers les valeurs picturales formelles de tradition italienne.






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