( Vidéo :  » Sinfonia  » – EUROPA GALANTE sous la direction de Fabio BIONDI)

C’est à Rome en janvier 1723, au Teatro Capranica, que Vivaldi présenta cet opéra. Il obtiendra un très beau succès. Le livret est de Giacomo Francesco Bussani : il raconte le neuvième travail d’Hercule parti à la conquête des Amazones. Compte tenu que l’époque ne permettait pas aux femmes de se produire sur scène, ce sont des castrats qui les avait remplacées, notamment Giovanni Carestini pour le rôle principal.

La partition intégrale de cette œuvre lyrique s’est perdue. Des arias et duos ont été retrouvés . D’autres fragments étaient dispersés un peu partout en Europe . Par chance, le livret avait été conservé. . Une majorité font partie d’œuvres anciennes. Vivaldi, en effet, avait (comme d’autres) pour habitude de réutiliser certaines pièces qui avaient été appréciées dans le passé.

Le chef et violoniste Fabio Biondi a souhaité reconstituer l’œuvre et on ne peut que louer une telle brillante initiative pour redonner vie à cette page vivaldienne magnifique et captivante. Pour ce faire, il a réuni les fragments musicaux trouvés dans des bibliothèques à Paris, Bruxelles et Münster, puis il les a complétés en se référant au livret, et a su réunir de merveilleux interprètes. C’est une grande et cohérente réussite.

(Vidéo  » Acte I aria  » Sento con qual diletto  » – Philippe JAROUSSKY (Contreténor ) – Il est accompagné par l’Ensemble EUROPA GALANTE / Direction : Fabio BIONDI )
(Vidéo :  » Con aspetto lunsighiero  » Acte I – Vivica GENAUX accompagnée par l’Ensemble EUROPA GALANTE / Direction : Fabio BIONDI)

 » Cette efficacité dramatique, on la doit à Antonio Vivaldi mais aussi à Fabio Biondi, restaurateur de partitions et peut-être encore plus directeur musical d’une œuvre qu’il s’approprie jusque dans les moindres détails. De la même façon que Flaubert affirmait « Madame Bovary, c’est moi », on pourrait d’ailleurs à l’écoute de cet enregistrement dire « Ercole, c’est Fabio Biondi ». Les sonorités épanouies de son ensemble Europa Galante, ce récit vigoureux que l’on suit haletant, c’est lui. La sonnerie de trompettes qui accompagne, brillante, l’arrivée d’Ercole (qu’il a entièrement réécrite tout comme la totalité des récitatifs), les arabesques amoureuses qu’il dessine au violon dans « Amato, ben » (l’un des airs les plus beaux de tout le répertoire vivaldien), les variations qui renouvellent le propos des arie da capo, c’est lui. La dynamique, les contrastes, la richesse des intentions, une grande partie de ce qui dans Ercole séduit, nous le devons à Fabio Biondi. » Aritcle paru en 2010 dans le magazine Diapason)

Fabio BIONDI
(Vidéo : « amato ben » Joyce DiDONATO )

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