Pourquoi parle-t-on tant aujourd’hui du choix du tempo ? Je ne comprends pas. Comme si le tempo était un phénomène indépendant. Le tempo est déterminé par le contenu : nous n’entendons pas le tempo, on entend seulement le contenu. Si le tempo est approprié à un contenu spécifique, alors il est correct. Je vais vous raconter une histoire : dans sa jeunesse Sergiu Celibidache entendait chaque soir une interprétation de Beethoven par Furtwängler , et chaque soir c’était différent, notamment en ce qui concernait le tempo. Il lui demanda :  » Monsieur, comment déterminez-vous le tempo ?  » et Furtwängler lui répondit : «  cela dépend de la façon dont cela sonne « . Il m’a fallu des années pour comprendre la signification profonde et philosophique de cette remarque. Je crois que les musiciens s’entendent beaucoup trop avec le tempo. Il faut établir le contenu sonore dans une bien plus grande mesure. La décision sur le tempo est la dernière. Ce n’est qu’au moment où je comprends l’œuvre, le contenu, le son (donc tout ce qui en fait partie) que je me pose la question :  » Quel tempo convient à cela ?  » Daniel BAREMBOIM (Pianiste et chef d’orchestre israélo-argentin)

« La musique, c’est comme une montagne, il y a toujours une partie qu’on ne voit pas. » Daniel BAREMBOIM

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