Ce ballet a été conçu, en 2011, par l’ancien danseur, directeur du Bolchoï (entre 2004 et 2009) et chorégraphe Alexeï Ratmansky. Il s’est inspiré, de façon quelque peu éloignée, libre et assez étonnante, du roman (portant le même nom), dédié à Victor Hugo, qu’Honoré de Balzac avait fait publier, en deux parties, en 1827 et 1843.

Pour le livret, il a repris celui signé en 1935 par Vladimir Dimitriev pour la chorégraphie de Rötislav Zakharov. Ce dernier avait imaginé un ballet, sur le même thème, pour sa muse Galina Oulanova. Ratmansky a fait appel à l’acteur de la Comédie Française , Guillaume Gallienne, pour l’étudier à nouveau avec lui et le conseiller dans la dramaturgie.
C’est une histoire d’amour dans le Paris du XIXe siècle : d’un côté un amour vrai et sincère, et de l’autre un amour plus fantaisiste, ambitieux, plein de désillusion. Lucien de Rubempré n’est plus le poète du roman de Balzac, mais un musicien, compositeur pour la danse à l’Opéra de Paris. C’est justement en écrivant la musique d’un ballet qu’il rencontre et tombe amoureux de Coralie, une danseuse Étoile. Sentiments partagés …. Malheureusement, Lucien va se laisser griser par le succès et par ses ambitions. Il trahira non seulement ses amis, mais son amour aussi, en séduisant Florine une autre danseuse rivale de la première. Le ballet se termine par la fin des illusions amoureuses de Lucien et Coralie.
Cette chorégraphie a fait l’objet de nombreuses critiques, pas toujours très favorables. Toutefois, il était intéressant, me semble t-il, d’en parler et de le faire connaitre, car, quoi que l’on ait pu en dire, je trouve que Ratmansky a traité son ballet avec efficacité. Le monde de la danse y est fortement présent. Il a, en effet, » inséré « , l’esquisse d’un ballet (La Sylphide) dans le sien. On retrouve, par ailleurs, le Grand Foyer cher à Degas, et différentes scènes de bal. Il a su mettre en opposition, non seulement les deux personnages féminins, mais la réussite et l’échec de Lucien. Pour les ballerines, il a trouvé son inspiration entre deux grandes danseuses du passé, rivales elles aussi : Marie Taglioni et Fanny Essler.
On a reproché à Ratmansky d’avoir voulu en » faire trop » durant les trois actes de ce ballet, d’avoir été excessivement » théâtral » … Certes … Mais cela reste un beau ballet, captivant, avec une danse exprimée avec beaucoup de charme, de fluidité, de virtuosité, de force, de romantisme, de sensibilité, de lyrisme. On note même un petit côté glamour parfois. Les tableaux s’alternes en pas de deux intimistes, ensembles réussis, et merveilleux solos.
La musique a été confiée au compositeur russe Leonid Desyatnikov. Les décors sont de Jérôme Kaplan.





Laisser un commentaire