
» Si vous me demandez à quoi j’ai pensé en écrivant à telle ou telle pièce, je dirai « le chant », simplement le chant en tant qu’unité ; et si j’avais des paroles en tête pour l’un ou l’autre de ces chants, je ne voudrai pas les divulguer puisque les mots ne signifieraient jamais la même chose pour des personnes différentes. Seul le chant peut susciter les mêmes émotions chez l’un ou chez l’autre, sentiment qui ne peut être exprimé par des mots. » Félix MENDELSSOHN à propos de ces pièces.
Les Romances sans paroles de Mendelssohn sont des sortes de petits lieder pour piano, regroupées en huit Opus – Des pièces écrites dès l’âge de 19 ans et qu’il a continué de composer jusqu’à la fin de sa vie. Elles furent dédiées pour la majeure partie à des femmes : OP.19 ( 1829/1830 – OP.30 ( 1833/1834) – OP.38 ( 1836/1837 ) – OP.53 (1839/1841) – OP. 62 (1844 ) – OP.67 (1843/1845 ) – OP.85 ( publié à titre posthume ) et l’OP.102 ( publié à titre posthume).
On les appelait alors Mélodies originales ou Romances. Ce n’est que bien plus tard qu’elles prendront le nom que l’on connait aujourd’hui.
C’est presque un journal intime. On les écoute un peu comme on lit un recueil de poésie. Le temps s’écoule sans qu’on ne le voit passer … Ce sont des pièces qui se suffisent à elles-mêmes, toutes différentes, ayant chacune sa propre identité, son caractère. Elles sont vraiment très belles, sensibles, concises, séduisantes, vivaces ou sereines, irrésistibles, raffinées, lyriques, inventives, poétiques, délicieuses, heureuses, délicates, émouvantes, insouciantes, virtuoses.
Celles présentées ce jour font partie de l’Opus 62 dédié à Clara Schumann – Il fut composé entre 1842 et 1844.
« Qui ne s’est assis quelque jour, aux heures du crépuscule, devant un clavecin et n’a pas, sans s’en apercevoir, en pleine improvisation, chanté quelque légère mélodie ? Si l’on peut alors, par hasard, lier, avec les seules mains l’accompagnement à la mélodie, et surtout si l’on est un Mendelssohn, voilà les plus belles romances sans paroles du monde. On arriverait encore plus facilement à ce résultat si l’on composait exprès des textes pour la mélodie, textes que l’on effacerait au moment de livrer l’œuvre au public; mais alors ce n’est pas franc, c’est une espèce de tricherie. Il faudrait faire de cela une épreuve de la netteté du sentiment musical que l’on a peint, et donner l’occasion au poète dont on tait les paroles de parodier un nouveau texte sur la composition de sa romance. S’il se rencontrait, en ce cas, avec le premier texte, ce serait une marque de plus de la sûreté de l’expression musicale du compositeur. » Robert SCHUMANN (Compositeur allemand – A propos des Romances sans paroles de Mendelssohn )





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