
» Jugés démodés il y a encore quelques années, les services de table de nos aïeuls, sont aujourd’hui de toutes les fêtes. Heureux celui qui déniche ces merveilles au fond d’un buffet familial ! Des assiettes anciennes, quelques pièces de barbotines, de la verrerie fine, de préférence dépareillée, et des couverts en argent patinés par le temps. Ce sont des nouveaux arts de la table, de dernier chic des mariages à la campagne, des dîners en ville.
Cette notion de service démarre réellement au XIXe siècle lorsque la bourgeoisie veut adopter les codes des aristocrates. Les grandes Maisons s’appellent Havilland, Bernardoni, Raynaud, Pouyat ou bien encore Gien qui réalisait des services sur mesure au blason des grandes familles.
Ces histoires romanesques, liées à certains services, font rêver. Ressortir la vaisselle de nos aïeuls du placard n’est pas un geste anodin. C’est d’abord un retour aux sources. On se réapproprie l’histoire d’une maison de campagne, des souvenirs de jeunesse, du repas avec les grands-parents. Comme une madeleine de Proust, » même avec un bord ébréché, on peut trouver de l’affectif » raconte Laurence Vauclair, une antiquaire installée au marché Paul Bert à Saint-Ouen.

Fabriquée en France, en Angleterre ou en Belgique, la barbotine a connu son apogée entre 1850 et 1900 avec les expositions universelles. » A cette époque, dans toutes les maisons de France, on avait, au minima, un service à asperges ou des assiettes à gâteau. Totalement tombée en désuétude dans les années 1960 et 1980, lorsque l’on a découvert la modernité. La barbotine est aujourd’hui omniprésente sur les étals des vide-greniers » raconte Laurence Vauclair. Cette dernière à découvert, de fil en aiguille, la richesse de ce courant artistique. Les modèles les plus recherchés sont les assiettes découverts de fruits. Les modèles de la manufacture anglaise Minton et les assiettes à asperges sont toujours très demandés.
Avec le succès de la vaisselle ancienne, s’est ainsi développé la tendance du mix and match qui consiste à mélanger toutes les époques et tous les styles. » Alyette DEBRAY-MAUDUY (Journaliste au Figaro, spécialisée dans l’art de la table)

» Les jattes à mémère
Etaient rangées sur l’étagère du garde-manger
Les planches étaient garnies de papier en dentelle
Une coutume des chaumières de nos campagnes
Mes yeux d’enfants trouvaient ça charmant
Les jattes à mémère,
Avaient une légende derrière leur décor
C’était la marque d’un fantaisiste méconnu
Le flanc de la belle était orné de fleurs uniformes
Ou damé de carreaux colorés peints à la main
Souvenirs d’enfance, souvenirs nostalgiques,
Ma confidence révèle des secrets personnels
Des secrets discrets qui enchaînent mon esprit
Je l’écris dans mon poème pour ne pas oublier
Les jattes à mémère,
Symbolisaient le printemps en toutes saisons
Elles avaient plusieurs fonctions, on y buvait le café
Et par tradition, la liqueur de cassis à la nouvelle année
On y mangeait le fromage blanc à la cassonade au goûter
Les jattes à mémère,
Ont laissé une empreinte dans ma mémoire
Si j’en vois sur les brocantes, je fouine
Je craque, pour en posséder sur mon archelle
Et embellir ma collection en souvenir d’autrefois » Poème signé Isabelle D.(Poétesse française)






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