» Les pratiques historiques, qu’elles soient celles du répertoire du XVIIIe siècle, du romantisme ou du début du XXe siècle, sont souvent considérées comme une approche stérile de l’art, une limite à l’expression. Je trouve que regarder l’histoire, aujourd’hui, est plutôt important pour trouver une identité moderne. La cage étroite, parfois imposée par les pratiques historiques, est en réalité une incitation à s’envoler et trouver des moyens d’expression au service de nos sentiments présents. Mais, c’est un chemin glissant. Le contraire, d’une froide rigueur historiciste, est en fait la tentation de chercher dans les pratiques anciennes, ce qui justifie nos caprices d’interprète, une approche facile, galvaudée et commercialement réussie, mais qui, au fil du temps, trahit d’abord l’interprète. J’espère que mon travail stimule chaque musicien de l’orchestre à questionner le sens de l’héritage musical dont nous avons hérité.

Personnellement, je mets l’accent sur la souplesse, la plasticité, la transparence, l’articulation, la respiration. Une approche dite de Chambre qui est nécessaire, à mon avis, même pour les grands ensembles, en ligne avec ma formation d’Europe centrale, qui exige une grande implication personnelle de chaque musicien, la capacité de se rapporter à la partition et aux collègues sur de multiples dimensions. Un orchestre composé de plusieurs groupes de Chambre, qui résonnent autant de fois qu’il y a d’éléments qui le constituent. » Enrico ONOFRI (Violoniste et chef d’orchestre italien, spécialiste de musique baroque)

Enrico ONOFRI

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